Drôles de voitures
Le Haras national du Pin possède une collection exceptionnelle de voitures hippomobiles, pour la plupart protégées au titre des monuments historiques.
Lors de la visite guidée, le visiteur découvre cette collection. Les voitures hippomobiles sont les témoins d’un art de vivre du XIXème siècle, des coutumes et des traditions : tous les détails de ces voitures d’autrefois dévoilent le confort et la sécurité des voyageurs, leur condition sociale, leurs habitudes…La carrosserie, un savoir-faire à la française
Aujourd’hui le patrimoine hippomobile représente 4 500 voitures en Europe, du grand carrosse d’apparat à la petite charrette anglaise. 1 300 portent la marque de fabrique d’un carrossier français. La carrosserie est l’un des domaines les plus prestigieux de la création artisanale et technique française.
Tous les détails sont étudiés et représentent à eux seuls une œuvre d’art.
Les voitures hippomobiles sont remarquables par la richesse et le luxe de leurs matériaux, la beauté et la splendeur de leur décor, leurs dimensions hors du commun, et surtout leur statut exceptionnel d’objets animés, sortes de scènes ou de théâtres roulants, destinés à éblouir les foules.
La carrosserie a longtemps été à l’unisson avec le contexte artistique de chaque époque, elle a évolué au même rythme que les modes décoratives.
Les voitures françaises se sont imposées sur le marché international par leur beauté, leur qualité, leur luxe et leur perfection. Cette suprématie du goût français sans rival dans le monde des arts industriels a imposé notre carrosserie nationale comme le modèle que beaucoup de constructeurs étrangers cherchent à imiter.
Une collection exceptionnelle au Pin
En 1991, Jean-Louis LIBOUREL, conservateur du patrimoine et féru d'attelage, entreprenait la première étude historique sur le patrimoine hippomobile du Haras national du Pin. Cette recherche historique inédite fut l'occasion d'éditer un ouvrage nommé Itinéraire du Patrimoine sur les voitures hippomobiles du Pin. Aujourd'hui, grâce au mécénat de Jean-Paul GUERLAIN et à la Fondation du Patrimoine, deux voitures extrêmement élégantes sont restaurées : le milord fermé et le coupé de voyage ou « dormeuse ».Nous disposons d’une collection de cinq véhicules hippomobiles dans la remise à laquelle les visiteurs ont accès durant la visite guidée.
Le Milord fermé ou Cab français :
Cette voiture a été fabriquée par Jacques Rothschild, réputé pour la fabrication de voitures de luxe et de voitures élégantes (aucun lien avec la famille de Rothschild), ce qu'est notamment le Milord fermé. Voiture utilisée pour des déplacements en ville mais d'un emploi peu pratique, elle a eu peu de succès. Quatre exemplaires existent en France dont un seul, ici au Haras national du Pin, dans les collections publiques.
Le Phaéton :
Il tire son origine de la mythologie grecque. C’était le Fils d’Hélios, le soleil, qui prit le char de son père, l’univers alors faillit s’embraser. Les voitures qui portent ce nom avaient des allures fines et légères dès le XVIIème siècle et sportives dès le XVIIIème siècle. A l’arrière, on distingue les sièges pour les domestiques.
Le Grand Break :
Le grand break servait dans les Haras à transporter les invités du directeur ou des éleveurs pour leur faire le tour du Domaine et ainsi voir des étalons.
Le Park Drag ou Road Coach :
Construite à Londres à la fin du XIXème siècle par la firme Holland & Holland, cette voiture a été offerte par la baronne de Zuylen au Haras national du Pin. C'est un véhicule privé pour le transport des voyageurs ; elle est la plus recherchée des amateurs d'attelage. Elle est toujours attelée à 4 chevaux. C'est une voiture de loisirs, utilisée pour la promenade, les parties de campagne, les pique-nique et pour se rendre à l'hippodrome où elle servait de loge privée comme au théâtre.
Le coupé de voyage ou dormeuse :
Construit à Paris au milieu du XIXème siècle. Cette voiture robuste, destinée aux longs voyages, a été conçue pour affronter toutes les routes, dans les pires conditions, en offrant aux voyageurs le maximum de confort et de sécurité. L’attelage en poste, à quatre chevaux menés par deux postillons, montés sur les chevaux de gauche, garantissait une conduite plus sûre.